
L’éco-anxiété (ou écoanxiété) désigne un ensemble d’émotions douloureuses, d’angoisses, ressenties en réaction aux bouleversements environnementaux actuels et futurs, notamment le réchauffement climatique. L’éco-anxiété peut être vue comme un stress pré-traumatique.
La solastalgie vient du mot anglais « solace », le réconfort, et de « algie », la douleur, cela renvoie donc à la douleur de perdre son réconfort, son abri. C’est une forme de détresse psychique ou existentielle causée par les changements passés, actuels ou attendus, en particulier concernant la destruction des écosystèmes et de la biodiversité.
Il est fréquent que la solastalgie alimente l’éco-anxiété. La tristesse alimente alors la peur et souvent, un sentiment d’impuissance, de la culpabilité et de la colère sont également sous-jacentes (on parle parfois d’éco-rage ou d’éco-furieux). Toutes ces émotions sont réunies sous l’appellation d’éco-émotions.
Classiquement, dans les prises en charge de l’anxiété, l’accompagnement a pour but principal, si ce n’est, unique, de diminuer le niveau d’anxiété considéré comme excessif ou irrationnel.
Dans le contexte de l’éco-anxiété, cette approche ne suffit plus car l’éco-anxieux est souvent rationnel ; son anxiété, sa tristesse, sa colère s’appuie sur des constats réels, documentés, on pourra alors parler d’éco-lucidité.
L’accompagnement pourra alors avoir, suivant les personnes, pour but d’intégrer cette éco-lucidité à un autre niveau de conscience, un autre niveau de ressenti, pour la transformer en pulsion de vie, en moteur de l’action juste.
L’action juste, intimement personnelle et transformatrice, est alors la réponse à la mort symbolique que peut engendrer l’éco-anxiété. La peur appelle l’action, la tristesse appelle au renouveau et la colère appelle la justice et le sens.
On pourra filer la métaphore du voyage initiatique : avec la peur de l’inconnu, le besoin de sécurité et le désir d’avancer, comme moteur de déplacement, la colère et la justice comme guide ou comme boussole et la joie de la découverte, la célébration collective, comme mesure de l’avancement sur le chemin, voire comme destination.
Dans ce voyage, cette quête, j’incarnerai alors l’aide extérieure qui vous accompagne, vous, le héros de votre propre vie.
Pour les militants et ceux qui sont déjà engagés, le dosage de l’implication, l’intégration de cette action juste dans le reste de la vie et la régénération des forces sera aussi très important. L’ajustement de l’action en fonction de l’évolution des contextes et le positionnement de soi par rapport à l’action sera également matière de travail, objet en mouvement.
A noter que pour mieux vous accompagner et vous soutenir dans la régulation de ces éco-émotions, je fais partie du RAFUE (Réseau des professionnels de l’Accompagnement Face à l’Urgence Écologique. https://asso-rafue.com/). Ensemble nous réfléchissons et nous construisons les meilleurs façons d’être à vos côtés, individuellement et collectivement, dans ce mouvement vers le vivant.